Renforcement du pont sous le pied de mât

Le pont était enfoncé sous le pied de mât. Cela signalait un probable délaminage du pont qui pouvait s'avérer dangereux à cet endroit. Il a donc fallu restratifier cette partie.

Démâtage #

Je n'ai malheureusement pas de vidéo du démâtage mais c'était assez impressionnant ! Après hésitation j'ai décidé de démâter sans grue et à flot, avec l'aide de plusieurs amis. Nous avons passé la drisse de génois dans le davier pour retenir le mât en avant avec un effet de poulie. À la poupe on a utilisé la drisse de grand-voile pour retenir le mât en arrière. Sur les côtés on a utilisé les haubans une fois décrochés.

Dans l'ordre on a :

  1. défait le pataras. Le mât tient très bien sans pataras sur ce type de gréement avec les barres de flèches qui reviennent sur l'arrière.
  2. défait les haubans
  3. défait l'étai
  4. fait basculer le mat vers l'arrière

Je n'étais pas sûr à 100% mais le pied de mât de ce Dufour 1800 est bien prévu pour basculer en arrière, bonne surprise !

Et note pour le futur : une fois les haubans défaits, faire très attention au déplacement des personnes sur le bateau, le roulis devient très dangereux.

Ouverture du pont #

Voici l'état du pont après démâtage et retrait du pied de mât en métal :

On a d'abord fait une "petite" ouverture avec un multitool autour de la partie rectangulaire pour voir l'état de la pièce en bois à cet endroit.

Ce morceau de bois n'était pas pourri comme je m'y attendais. Après consultation d'un charpentier marin, j'ai décidé de garder ce morceau.

Une fois ce bois enlevé on a pu voir le délaminage très net du balsa et du pont. On a vu aussi que le balsa était pourri par endroit.

On a alors décidé d'ouvrir un demi-cercle bien plus grand pour pouvoir reprendre le délaminage sur une surface plus importante.

On voit ici bien les parties du balsa qui sont pourries : elles s'effritent et se décrochent à la main.

On a poncé toute la partie abîmée du balsa pour préparer la surface.

On voit la varangue intérieure moulée apparaître ainsi que la fibre de verre intérieure.

Restratification #

Avant de restratifier on a mis quelques touches de mastic polyester par endroits pour que la surface soit nette et permettre l'accrochage de la résine.

On a préparé plusieurs morceaux de tissu de fibre de verre à empiler, et on a lancé la stratification. C'était en plein été, ça prenait très vite donc on a réalisé plusieurs fois le mélange de résine et de durcisseur plutôt qu'en une fois. On a coulé la pièce de bois dans la résine en respectant son emplacement initial.

Avant de mettre la pièce en bois, nous avons décidé d'y poser des inserts et des tiges filetées vers le haut pour la fixation du pied de mât. Auparavant, cette fixation était faite à l'inverse par des tire-fonds qui venaient s'enfoncer dans la pièce de bois. Ça ne nous semblait pas très solide donc on a agrandi les trous des tire-fonds pour y passer les inserts. Je n'ai malheureusement pas de photo du pied de mât.

Finition du pont #

Après la stratification on a mis des couches de mastic puis poncé. On a répété cette opération jusqu'à obtenir une surface satisfaisante.

On voit ici que le gelcoat a été poncé plus largement que l'ouverture pour faire une reprise nette et récupérer les éclaboussures de résine.

Enfin on a passé une ou deux couches de gelcoat :

Une fois bien sec le pied de mât a été fixé sur les tiges filetées, boulonné et on a meulé l'excédent de tiges. Je n'avais pas du tout anticipé que les boulons risquaient de gêner par rapport au tire-fonds qui eux ne dépassaient pas 🙀 Heureusement j'ai eu de la chance et ça passait tout juste.

Remâtage #

J'ai profité d'avoir démâté pour changer tout le dormant qui était vieux et dont les ridoirs n'étaient pas pratiques. Une des barres de flèche a aussi été resoudée sur l'extrémité côté du mât qui était mangée. La Voilerie Phocéenne a fait ce travail pour 750 euros. J'ai aussi changé la girouette, et le feu de tête.

Pour le remâtage, j'ai encore mobilisé de nombreux amis (merci !). On a fait l'opération en sens inverse et tout s'est bien passé, même si c'était là encore très stressant ! La fixation de l'étai était particulièrement dure mais on a fini par y arriver.

J'étais soulagé une fois ce gros chantier terminé 🥳 Un voilier sans mât c'est triste à voir.

On a croisé les doigts lors des premières sorties en mer, mais tout s'est très bien passé et rien n'a bougé une fois les haubans bien resserrés.